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qui de la poule ou de l'oeuf?

par mathilde

publié dans anciens écrits

Lundi 16 juin 2008

qui, de la poule ou de l'oeuf?

Maître!

 

  • Nous sommes venu car nous sommes vraiment profondément attristés par une situation qui nous dépasse complètement:

Abichai, ton serviteur qui travaille aux écuries, vient de décider de mettre en prison Baruel, son palefrenier, car il lui doit cent pièces d'argent. Sur la justice du geste, lui seul, nous pouvons comprendre. Mais Abichai n'est-il pas venu la semaine dernière te voir pour te demander pitié?

  • Si, dit le Maître. Il est venu me demander patience pour le remboursement de sa dette qui s'élève elle à soixante millions de pièces d'argent. Il m'a parlé de sa famille, de ses enfants à nourrir, de sa responsabilité de patriarche pour toute sa tribu… Il m'a fait pitié, assurément. Je lui ai donc remis entièrement sa dette. Et Abichai est reparti vraiment heureux et soulagé, cela faisait plaisir à voir! Etes-vous sûr qu'il s'agit bien du même Abichai dont vous me parlez? Je suis fort étonné.

 

  • Oui, Maître, c'est bien lui qui a été vraiment odieux avec Baruel. Le pauvre bougre ne demandait lui aussi qu'un délai de remboursement. Mais Abichai a été cruel. Il lui a dit: tu rembourses tout de suite ou alors je te jette en prison!

Nous avons vainement tenté d'intervenir auprès d'Abichai, Maître, mais il s'est fâché tout rouge et nous a dit de nous occuper de nos affaires et qu'il faisait comme bon lui semblait. C'est pourquoi aujourd'hui, nous venons à toi afin que tu nous dises quoi faire car ce n'est vraiment pas juste cette histoire!

 

Alors le Maître se mit en colère. Il fit appeler Abichai qui travaillait à l'écurie du château. Il demanda aussi aux témoins de rester.

 

La voix mielleuse d'Abichai présageait une nouvelle feinte.

  • Bon et glorieux soit le Maître, dit Abichai en se prosternant.

 

  • Abichai, as-tu des nouvelles de Baruel ton palefrenier ? Je ne le vois plus depuis hier. Est-il malade?

 

Abichai très emprunté lui répond:

  • Maître, je ne suis pas le gardien de Baruel, mais je vais en effet me renseigner. Le sourire crispé d'Abichai trahissait sa gène.

 

Nous, les témoins, on était vraiment consterné par ce nouveau mensonge. Le Maître nous regarda puis posa son regard plein de colère sur Abichai:

  •  Tu es vraiment odieux! lui dit-il. Tout ce que tu me devais, toi mon serviteur, je te l'avais remis parce que tu m'en avais supplié. Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon, comme j'ai eu pitié de toi?
  • Mais… Maître! Je.. Je…
  • A cause de ton attitude, je retire ma grâce concernant ta dette. Tu travailleras jour et nuit jusqu'à ce que tu m'aies rendu tout ce que tu me dois. Que cela soit écrit et exécuté!

 

 

(narration d'après le texte de Matthieu 18, 23 à 34)

 

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