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théoricien, théologien et homme de terrains...

par mathilde

publié dans anciens écrits

Vendredi 21 septembre 2007

Théoricien, théologien et homme de terrain...

La question du jour: théoricien, théologien, homme de terrain, quelle part  chacun apporte-t-il dans la découverte de l'homme?

Le terrain: l'homme

L'homme, corps, âme et esprit... La philosophie antique s'est attachée à définir qu'est-ce que l'homme

- par rapport à Dieu?
- par rapport au monde?
- par rapport aux relations interpersonnelles, la société dans laquelle il vit, etc?


Pour chaque question, le débat a été (et reste vif) entre ceux qui voient l'homme comme une émergence hasardeuse de la nature, ceux qui le voit comme le bout de la chaine évolutionniste qui, à leur avis, frôle la perfection et ceux qui lie l'homme à Dieu en tant que sa créature.  Honnêtement, personne ne peut trancher la question  car il n'y a pas de réponse irréfutable et générale et, qu'on le veuille ou non, là entre en scène une "foi", une conviction personnelle que tous défendent bec et ongles... J'ai toujours dit: même un athée a la foi: il croit qu'il n'y a pas de Dieu. Un anarchiste a des règles: celles de ne pas en avoir!  Je pense que l'ouverture d'esprit, dans quelque domaine que ce soit, c'est pouvoir entendre les arguments de l'autre et se positionner en fonction de l'interaction (et non seulement en fonction de ses propres convictions!). 

Pourquoi est-ce que j'amène la question concernant les théoriciens, théologiens et hommes de terrain sur la table aujourd'hui?

Personnellement, je fais plutôt partie des "hommes" de terrain: réfléchir aux tenants et aboutissants, peser les décisions et les mener à leur terme... Mais par esprit d'ouverture, j'ai envie de réfléchir à d'autres façons de penser le monde...

Le théoricien part de l'observation du monde et élabore une théorie qui, si possible, peut s'appliquer sans trop d'exceptions... Si --> alors, CQFD.  Il a un don certain pour l'observation minutieuse de ce qui l'entoure et une soif d'expérimentations que j'envie. Il faut un esprit très logique pour "convertir " les données recueillies minutieusement par l'observation et l'expérimentation. Mais surtout, j'admire la capacité de théorétiser et de dogmatiser l'environnement. Voir le monde et le traduire en binaire, quelle aventure. Pourtant, je m'imagine bien qu'à trop vouloir généraliser, on passe à l'as les détails qui semblent futiles, rendant la démonstration beaucoup moins fine qu'à son origine avec le recueil minutieux des données... Et que fait-on des cas-qui-n'entrent-pas-dans-la-théorie? l'adage populaire dit: "l'exception confirme la règle"... hum, je m'interroge tout de même.

Le théologien lui par de dogmes établis par ses pairs et tente d'éclairer intellectuellement des points litigieux  ou fragiles de la théorie religieuse en passant par la pratique .  Je m'explique: Les grandes lignes de la théologie sont tracées depuis longtemps, d'ailleurs en fonction de la religion en question. Mais les problèmes rencontrés par les fidèles évoluent en fonction de l'environnement de leur temps. On ne peut plus appliquer à la lettre les lois et recommandations que Moïse a donné aux Hébreux parce qu'elles ne correspondent plus du tout à la réalité ni juridique ni sociale. Par exemple: quand Moïse a instauré la loi du Talion (oeil pour oeil, dent pour dent), il s'agissait à l'époque d'une véritable révolution sociale et juridique; A l'époque, un  meurtre pouvait être vengé plus d'une fois par la famille par exemple. La loi du Talion amena une justice nouvelle: ne prend pas plus que ce qui t'a été volé... waouh! Mais si aujourd'hui, dans notre société occidentale, nous appliquions cette même loi du Talion? ca fait tout drôle hein? 
Je me demande parfois comment réagiraient Martin Luther ou Calvin en visite à Genève en 2007?
Et pourtant, de nos jours encore, les théologiens continuent à réfléchir sur les dogmens en fonction de la société en place... Il est en somme le gardien des traditions spirituelles mais tout en souplesse...

L'homme du terrain. J'y vois tous les métiers du médical, de la psychologie, de la psychiatrie, de la sociologie, de l'anthropologie, et j'en passe...  le bon Samaritain a pris des formes contemporaines...
Métiers des soins du corps, de l'âme, de la société en général mais aussi, soyons fous, les politiques...
Chacun, pour sa part, agit pour le bien individuel ou du plus grand nombre, en influençant si possible l'environnement de l'homme ou sa perception de l'environnement. Mais 'homme de terrain, c'est trop souvent le pompier, entrant en action au moment où rien ne va plus. Dans la médecine chinoise par exemple, le médecin est payé tant qu'un patient est en bonne santé (parce qu'il a donc fait du bon travail); si le patient tombe malade, il ne paie rien au médecin! Sympa hein comme conception de la santé? J'ai parfois l'impression que les hommes du terrain passent leur temps à rattraper les erreurs du passé pour éviter de justesse la catastrophe... Un peu comme une comptabilité instable qu'on maintient juste sans commandement de payer, jusqu'au mois prochain...Y aurait-il un moyen de faire autrement?

Je me demande aussi s'il existe des hommes de grand charisme qui allient les trois visions et conception du monde? Observateur hors pair capable de théoriser, gardien des traditions capable de s'adapter à la société et homme de terrain capable de prévoir et d'agir non pour régler les dettes du passé, mais pour prévoir l'avenir...


PS: J'en connais bien un, mort il y a 2000 ans...


 

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