"le rire les rend forts"

16.03.2010 :

dans la salle d'attente d'un médecin des femmes,  la douleur était très forte et  je réfléchissais à pourquoi tout cela m'arrivait . quand je dis tout cela,  je pense au fait qu'il va falloir gérer le fait d'être très probablement dans une chaise rapidement. Dans mes pensées,  je tourne la tête vers le présentoir. J'avais évidemment égrené tous les derniers magazines « Elle »... Enfin, les derniers... Disponibles... Les plus récents étant de l'année dernière ! un peu cliché non? bon ok, j'ai pas regardé la date du plus récent... Je parcours en vitesse tous les dépliants que peuvent contenir un cabinet de gynécologue... ! C'est pas toujours très très drôle ni ragoûtant.. Enfin bref. Et là, je tombe sur un slogan qui me va droit au coeur :

« le rire les rend forts. »*

Il s'agit du dépliant de la fondation Theodora  spécialisée dans  « les clowns pour nos enfants hospitalisés »*. Je regarde attentivement, comme happée par une révélation intérieure. waouw ! Et dire, que dans mon coeur j'avais déjà l'intention de fait rire la salle dans laquelle je me trouverais à hôpital dans un mois...  (et avait déjà préparé la perruque de scène et quelques contes, etc… J'avais même déjà prévu une glace sous mon lit lorsque j'aurai la tête en bas après l'opération pour m'entrainer à faire des grimaces et fait rire uniquement avec mon visage. À la base je comptais préparer mes futurs spectacles et utiliser mon temps à disposition à l'hôpital pour "travailler les expressions, les amplifier, etc...). Bon voilà le contexte.

Mais quand j'ai vu ce dépliant,..., mon sang n'a fait qu'un tour dans mon corps. Béatitude du moment. Mais oui, c'est ça ! Car au moment où j'ai lu le slogan et ai vu l'enfant déguisé en Superman sur son lit avec un grand sourire, c'est comme si ce que je vis en ce moment prenait soudain éventuellement un sens.

Et à ce moment-là j'ai eu une vision. Je me suis vu clown pour enfants hospitalisés, moi, Mathilde, handicapée et dans une chaise roulante. J'ai vu ce que produisait mon entrée dans la salle où les enfants se réunissaient pour les clowns : avec ma perruque, avec mon gros nez rouge, avec mes yeux  expressifs (et que j'avais justement l'intention de travailler pendant les 10 jours immobilisés sur mon lit !), Avec les contes, les histoires à dormir debout, mais surtout... Avec la chaise roulante. pimpée bien évidemment ! Sourire. Et je me voyais dans des entretiens par petits groupes ou individuels parlant aussi de ma souffrance mais aussi de ma vision de la vie, de la joie la paix la confiance la sérénité. Bref leur a apporté des valeurs de l'intérieur comme si j'étais membre de leur « gangs des  petits malades ! J'y voyais énormément de respect, d'encouragement et de remise en route de la compliance et du moral, chez ses enfants qui voyaient quelqu'un d'autre souffrir mais rire, quelle que soit la situation, quels que soient les souffrances, quels que soient les sentiments d'abandon, quels que soient les angoisses et les peurs, etc.

Mon coeur s'est alors empli de joie, à déborder ! Oui, c'est peut-être une piste, qui va tout à fait dans le sens de ce que j'ai choisi de vivre. L'avenir dira si Mathilde a une vision réaliste ou simplement... Un espoir pour l'instant présent.

*Fondation Théodora, des clowns pour nos enfants hospitalisés

chemin du Bief 6 bis – CH- 1027 Blonay – www.theodora.ch

 Mathilde, le 16 mars 2010