seule, comme en exil
Seule, parce qu'on a eu tort... parce qu'on a pas su lire entre les lignes...
Seule, je cherche mon équilibre, pensant que je pouvais laisser sa chance à un autre en mourrant...
Mais quand l'amour s'en va, c'est toujours trop tard.
J'apprends à ne pas me sentir condamnée devant le bourreau
Parce que j'ai passé ma vie à donner, sans la voir et un jour... le coeur explose. Ou plutot il implose, le temps de me faire mal.
Et maintenant?
Et maintenant??
Et maintenant???
Quoi de plus que maintenant, maintenant, maintenant, sans cesse. Ce qu'on m'offre dans le fond du bidon de la poubelle humaine, c'est LE TEMPS.
DEMANDER
ATTENDRE
ATTENDRE
RECEVOIR
TRANSFORMER
DONNER
SE REJOUIR
DEMANDER DE NOUVEAU...
Dans mon parc d'attraction, beaucoup sombrent dans l'ATTENTE.Ils attendent, assommés de médicaments, la bouche grande ouverte que la "guérison" leur tombe dessus, par chance, par hasard. Les dos se courbent de plus en plus sous la charge de culpabilité: si je n'ai pas eu la chance de guérir, c'est que je ne suis pas assez bon, pas assez précieux pour quelqu'un, que les infermiers ou médecins ne les aiment pas assez...
Ce travail là, heureusement, ca a été fait lors de mon hospitalisation. Je n'attends rien des autres: la guérison est en moi, c'est tout un travail que de chercher le début de la pelote pour tirer doucement et démêler le problème jusqu'il n'en soit plus un.
D'autres sombrent avant de DEMANDER de l'aide. C'est mon cas et pourtant je sais ce que je dois faire... Je ne sais pas comment faire...J'ai peur de déranger sans cesse. C'est un peu mon premier défi ici avec les limites avec les autres patients (pas toujours très patients, plutot frustrés).
Enfin, disons que j'observe et j'ai déjà détecté que ce n'est pas celle ou celui qui semble le mieux dans sa peau, volubile et souriant(e) qui n'est pas aussi déchiré(e), en morceaux, confus(e) dans sa tête... Pour l'instant, disons que j'entends l'air, mais pas encore la vraie chanson...
a plus