la stratégie du titanic
Mercredi 4 février 2009
La tuile! Non, mais je veux dire LA GROSSE TUILLE qui nous tombe sur la tête! Tout allait pourtant si bien... et puis voilà, tout semble
basculer... Tout? Sauf un petit village... justement c'est le sujet de cet article et je prendrais pour support l'allégorie du Titanic comme je l'appelle.
Le Titanic, l'insubmersible. TOUT était prévu! A tel point que l'ingénieur du bateau présent lors du premier et dernier voyage du monstre des mers a déclaré: pas besoin de canots de sauvetage, le
Titanic tout en entier l'est lui-même!
Mais ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est une des caractéristiques de son architecture spécifique: afin d'éviter un naufrage, les sous-sols étaient compartimentés (5 compartiments de chaque
côté) afin que si l'un devait subir des avaries, les autres ne soient pas touchés. Des systèmes de portes blindées automatiques se fermaient en cas d'urgence. Bien sûr le drame du Titanic était
exceptionnel: l'ingénieur n'aurait pas pu prévoir une entaille profonde de plus de 120 m sur le côté, endommageant tous les compartiments en même temps. Sans cet accident imprévisible, le bateau
serait resté à flot, battant un peu de l'aile, mais « sans danger pour les passagers ».
Maintenant revenons à notre tuile. Un évènement extérieur trouble notre fonctionnement intérieur (ou extérieur) habituel. On peut alors se sentir couler, déprimer complètement, se sentir blessé
de manière générale. Tous nos sens sont affectés, nous ne voyons plus clair. Tout se mélange... comme dans un bateau sans compartiment et les choses s'enchaînent parfois de manière dramatique,
avec l'impression angoissante d'impuissance totale.
Ou bien on peut garder son calme (en tous les cas, je pense que la panique en situation de crise est
un mauvais ennemi) et regarder quel compartiment a été touché précisément, fermer rapidement les portes blindées pour éviter une généralisation du problème et
ainsi limiter sérieusement les dégâts. Cela n'enlève évidemment rien au caractère difficile de l'épreuve, mais les conséquences s'en trouvent
limitées, ce qui nous maintient plus facilement à flot, jusqu'au prochain port... Bien sûr, il existe certes des tuiles d'ampleur exceptionnelles,
accidentelles telles qu'elle endommage plusieurs compartiments en même temps et c'est à mon avis un autre problème. Mais dans la vie courante, songer à
limiter les dégâts d'une "avarie" de parcours, c'est garder l'espoir d'un demain meilleur en se donnant les moyens de voir clair dans la
tempête.
Et puis, petit clin d'œil d’un ivre « sacré », "c'est dans le calme et la confiance que se trouve ta force" (Esaïe 30.15).
Une de mes amies qui travaille comme cheffe de clinique au service des urgences m'a donné ses trucs et stratégies pour tenir en temps de stress maximum :
première stratégie : n’oublions pas nos besoins physiologiques: manger, dormir, se soigner, etc... Le corps n'est plus alors un poids à trainer, mais un soutien pour notre esprit qui lutte déjà à ce moment-là...
Deuxième stratégie : qu'est-ce qui me ferait vraiment plaisir maintenant ? Elle insiste sur le rôle du plaisir, du confort dans les moments de repos professionnels. Et parfois me dit-elle, il suffit d'un bon repas entre amis (interdiction de parler boulot), un bon film au cinéma, ou tout simplement un bon livre ou une BD...
Elle insiste sur le rôle apaisant et relaxant de la musique. À chacun de nous de savoir ce qui va nous être bénéfique ici et maintenant.
Elle garda toutefois pour elle les stratégies d'urgence en cas d'énormes stress (mort, doutes sur les choix thérapeutiques d'urgence, 30 heures d’affilée de garde, fatigue de la responsabilité, pas le temps de trainer, etc…)
Personnellement, j’ai vécu le drame du Titanic en 2008 : l’iceberg a réussi a endommager TOUTES les protections prévues (et surtout non prévues) mise en place sur Mon Titanic. Le bateau a coulé à pic, sans rigoler… je fais partie de ceux qui attendaient sur les débris du bateau, dans l’eau glacée que QUELQU’UN vienne me sauver. Personne n’est venu… j’ai coulé, morte de froid dans mon cœur avec comme dernier sentiment : l’abandon, la déception profonde face aux autres et leurs intentions de m’aider. En coulant, je suis devenue sirène… et j’ai découvert un royaume magnifique au fond de l’eau, serait-ce l’Atlantide ? en tout les cas, c’est merveilleux : la Vie ne permet pas la mort, mais la transformation vers le haut. Merci la Vie.
Mathilde et son