l'arroseur arrosé, terrassé en 4 lettres...

« tf ;dg » ou quand  la canicule inverse les rôles

n tout petit encart dans la presse d’aujourd’hui a attiré mon attention sérieusement. Au point que j’ai négligé aujourd’hui de parler de la pub pour Peta intitulée Dans Pamela , tout est bon… c’est dire !

« tf ;dg », une abréviation pour « too far ; didn’t go » ou en français  « trop loin, ne suis pas allé ». Cela ne vous dit rien ? C’est un peu l’équivalent anglo-saxon de «  faut trop chaud pour travailler ». 

En temps de canicule, c’est une abréviation très chico-mode.  Je ne vais pas m’étendre là-dessus, beaucoup d’autres l’ont déjà fait. Un petit pamphlet sympa a d’ailleurs été écrit à ce sujet par Francesca Serra (voir).

Mon sujet s’attache à ce tf ;dg d’une façon bien plus mystérieuse et tordue. Je vous dépose une énigme, qui pourrait remplacer pour une fois le sodoku (sourire):

Imaginons. Nous sommes sur la terrasse d’un bistrot bien genevois. 34C à l’ombre ; 30C sous les parasols. Vous avez soif mais la flemme de vous lever. Vous me demandez si je peux aller chercher un verre d’eau puisque je suis encore debout et si j’hésite, on sort l’arme ultime « et tu es plus proche du robinet que moi ».

Autre exemple : Je suis toujours sur la terrasse, dans les mêmes conditions, mais cette fois mon paquet de cigarettes bien en vue sur la table. Vous vous approchez et dites : « T’as pas par hasard » une cigarette pour moi ? vous commencez à voir ou je veux en venir ?

Dernier exemple : Un homme s’approche et vient tout droit vers vous dans la rue (hum, c’est déjà louche, que veut-il, se dit-on). Il demande : « Z’avez pas une pièce pour moi si vous plait M’sieur ».

Enigme : il y a quelque chose de commun dans les 3 situations, laquelle ?

???  indice no 1 : Il y a un petit chantage …

??? indice no 2 : il y a un petit chantage affectif…

??? indice no 3 : pourquoi est-il quasiment impossible, si l’on est honnête, de ne pas accepter la demande ?

Soluce à la fin du texte (écrit à l’envers bien sûr !) :

Vous avez été victime d’un « tf :dg » !  « t’as cassé la motogoduille maintenant, t’as plus qu’à pagailler »… c’était Antoine qui chantait cela… Pourquoi victime ? pourquoi, si on ne fixe pas des limites au don (de soi ou matériel), on est OBLIGé de répondre positivement ?

1.       Notre religion ou plutôt notre culture judéo-chrétienne a instauré la charité

comme plus grand signe d’amour (1^er lettre aux Corinthiens, chapitre 13). Donc, si on a, on doit partager.

2.      La demande est justifiée dans les trois cas : on est effectivement debout et plus proche du robinet ; on a effectivement des cigarettes en vue et on a effectivement une petite pièce dans notre porte-monnaie. 

Mais si, au lieu de répondre par l’action demandée on disait nonchalamment « tf ;dg » dans le sens de « débrouille-toi, j’ai pas envie maintenant », c’est l’autre qui est dans le jus. C’est lui qui pose une question, il devrait s’attendre à quelques petits  « tf ;dg » de temps en temps non ?

Et ne dit-on pas que c’est toujours les mêmes qui donnent et toujours les mêmes qui profitent ?

Allez les donateurs du cœur invétérés : à vous de vous lâcher d'arroser l'arroseur et vous verrez, ca fait aussi un bien fou ! et en plus, ca rafraichit bien les idées....