comme une biche de l'aurore

Je vois une toute petite biche, seule dans les fourrés. Elle est en danger
Je suis une toute petite biche, seule dans l'aurore du matin.

Je mange un tout petit rouleau de papier. Qu'y a-t-il écrit sur ce rouleau?

Le plus beau chant de Salomon. Savez-vous ce que c'est?

Le Cantique des cantiques, hymne à l'amour, un modèle d'amour humain calqué sur l'amour divin.

Je mange ce rouleau et l'espace autour de moi devient si vaste que cela m'en fait peur. Je dois stopper ma prière tellement c'est fort.

Je vais lire quelques passages du Cantique des cantiques. Il parle de caresses, de parfum, d'amour, Le voici Celui dont tout mon coeur veut être amoureux. Il regarde et ne dit mot. A nouveau un moment fort. J'arrête ma prière. Où vais-je pouvoir m'abriter de la terreur nocturne? Moi, toute seule petite biche dans les fourrés? Dans les bras du Roi, sur le roc, dans son immense amour pour moi.

J'ai un ruban écarlate sur les lèvres. Pourquoi? Est-ce un signe de sanctification ou un signe d'aliénation? J'ai peur. J'arrête la prière. C'est trop fort. Quelque chose se passe de fort mais je ne sens pas si c'est du Seigneur ou pas.

comment puis-je le savoir sinon adorer le Créateur et lui demander secours et discernement. Mes yeux sont aveuglés et je prends conscience que j'ai vendu mon discernement à l'ennemi je ne sais pour quel privilège sur terre (je ne m'en rappelle même plus). Mes yeux me font mal. Mais ils ne pleurent pas. Ils ne le peuvent puisqu'ils ont été donné par don du sang à Satan. De grandes lignes horizontales se dessinent lorsque je les ferme. Ce sont des couches, des couches du ciel. Ce n'est certainement pas le Ciel mais des cieux imaginaires...

Les lignes deviennent de plus en plus serrées et je ne vois plus rien. j'écris à l'aveugle le texte ici. Je me concentre de toutes mes forces sur la croix et Jésus et mes yeux se détendent mais ne voient toujours rien. Je veux voir Jésus souffrant à la Croix pour moi et ressentir à quel point je Lui ai fait mal. Mais impossible, un grand vide devant moi... une biche isolée dans un grand espace qui mange un petit rouleau. Soupir. Ca viendra. Je sens qu'aujourd'hui il y a du mieux par rapport aux jours précédents. Les combats sont rudes mais je suis toujours en vie.

Je pense que pour vous ce texte n'a aucun sens. Mais pour moi, c'est tellement bizarre que j'avais besoin de le partager à quelqu'un.

Mathilde, le 8 septembre 2011